Damas a été récemment nommée capitale culturel du monde arabe pour l’an 2008. La Ligue arabe a choisi la capitale syrienne, qui succède à Alger capitale en 2007. A Damas se dérouleront dans les mois prochains des importantes initiatives, qui vont voir la participation d’artistes et intellectuels de tous les coins du monde. Tous ces événements attireront sans doutes l’attention de l’opinion publique internationale. Pour cette raison la Syrie, qu’il a participé récemment au sommet de paix d’Annapolis et a renoué les contacts avec l’Israël et les États-Unis, maintenant a une grande occasion : donner au monde un signal d’ouverture.
Pour l’occasion ils seront proposés nombreux événements culturels auxquels participeront, entre autres, le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, l’écrivain tchèque Milan Kundera et Fayrouz, la plus célèbre chanteuse arabe vivante. Sa participation est importante si on considère que Fayrouz ne s’exhibait pas en Syrie depuis vingt ans, mais en même temps a suscité nombreuses polémiques, du moment que des écrivains syriens ont invités les intellectuels à boycotter la manifestation et Fayrouz qui est libanaise devrait avoir selon eux et selon nombre de libanais des raisons plus fortes pour ne pas y aller.
Cette série de manifestations a été vivement critiquée par Ibrahim Haj Abdi un des écrivains syriens les plus célèbres, qui en a parlé comme “festivités éphémères de la culture”. “Les intellectuels syriens auraient cru aux belles promesses (des organisateurs) si seulement, elles avaient été accompagnées d’efforts pour libérer l’un des plus importants intellectuels syrien, Michel Kilo”, a-t-il récemment écrit dans le quotidien panarabe Al-Hayat.
Kilo, qu’il se trouve en prison à partir du mai 2006 est un des plus importants intellectuels du pays et un des principaux leaders de l’opposition démocratique. Il a été condamné à trois ans de prison pour avoir signé avec d’autres 300 intellectuels syriens et libanais la déclaration Beyrouth-Damas. Avec ce document il demandait à la Syrie d’ouvrir à la démocratie et de reconnaître l’indépendance du Liban.
Entre les accusations avancées à son égard par le gouvernement syrien il y a, selon Amnesty International, la transmission à l’étranger de nouvelles fausses ou exagérées qui endommageaient “la réputation de l’État ou sa condition financière”, l’avoir écrit lettres ou articles qui “incitent au conflit racial, religieux ou sectaire”, avoir insulté le Président, des membres du gouvernement ou des dirigeants publics.
L’opinion exprimée par Ibrahim Haj Abdi sur le quotidien Al-Hayat est soutenue par différents bloggers, qu’ils demandent aux invités internationaux de la manifestation de boycotter les événements dans le cas ou les dissidents ne soient pas libérés.